C'ETAIT MIEUX AUJOURD'HUI

Posted on lundi 28 décembre 2009 -

Ca y’est, c’est la fin du début. Dans trois jours, on entrera un peu plus dans le XXIème siècle. Les années « 00’s » seront derrière nous, laisseront place aux années « 10’s ». Bon, certains rabat-joie diront que ça ne change rien, 2010, 2009, ou 2053 (pour les plus grincheux). Mais ce n’est pas vrai, l’entrée dans une nouvelle décennie ne mérite pas d’être traitée comme une vulgaire « nouvelle année ». Car la conscience collective attache à ce changement plus d’importance qu’il n’y paraît. Pour preuve, on aime à se rappeler les années 60, 70 ou 80, et c’est normal, car notre mémoire associe plus volontiers nos souvenirs aux décennies qu’à des années précises. On y est attachés. La légitimité acquise très récemment par les années 90 confirme la règle, à travers la nostalgie qui entoure cette période, bercée par le retour du fluo hype (celui de TTC, pas celui de la tecktonik), Reebok en tout genre, lunettes trop grandes et cravates foireuses. Après avoir été ringardes, elles sont chic, finalement, ces années 90. Alors voilà, il est temps, maintenant, de nous occuper des années 2000. L’heure de revenir sur ce qui a agité le début du siècle, à tous les niveaux.

Comme ça, d’emblée, on a l’impression que cette dernière décennie n’aura aucun mal à gagner ses lettres de noblesse ; l’impression que c’était un bon cru, en somme. Bien-sûr, on fera fi de l’aspect économique, entre l’apparition de l’euro (2002) et la crise économique (2008), on pouvait mieux faire. Mais à part ça, il y’a eu du lourd dans ces années "00's".

Barack Obama a bousculé l’Histoire. Bon le « onze-septembre » aussi, ainsi que le Front National en 2002. En fait, pour la politique, on repassera plus tard.

Rafael Nadal et Roger Federer nous ont offert la plus belle rivalité de l’histoire du tennis. Usain Bolt et Michael Phelps ont tout déréglé. Zidane a octroyé à un match de foot une dimension dramatique jamais observée auparavant.

La télé nous a livré des séries historiques, parmi lesquelles Lost et Desperate Housewives, les deux premiers de la classe. Canal + est redevenue Canal + grâce au Grand Journal (on la regrettera comme l’ère Gildas, cette période là), TF1 est restée TF1 à cause de la Star Academy.

Au cinema, bien sûr, le troisième film à rafler 11 oscars nous a montré que les néo-zélandais savaient faire autre chose que le haka. Il y’a aussi eu le vrai come-back de Woody Allen, les sommets atteints par Clint Eastwood et le casse du siècle plus ou moins justifié des français aux U.S.A : Marion Cotillard et surtout Amélie Poulain, qui a juste colonisé les tops en tout genre, relatifs à la décennie voire à l'Histoire du cinéma pour certains (même ici, on n’en fait pas autant). On oubliera les Ch’tis, par contre. En plus ça tombe bien, Alain Chabat nous a livré une vraie comédie digne de ce nom en 2001 alors autant en profiter.

Pour finir, la musique a été plutôt bonne. Remarque, faire mieux que les années 90, à ce niveau là, c’était facile : deux ou trois OVNI ont déboulé de nulle part (Gorillaz, Daft Punk, Vampire Weekend, MGMT…), le hip-hop s’est plutôt bien porté (Eminem, Outkast, Kanye West, Jay-Z…) et le rock, sans être étincelant, a fait le taff (The Strokes, Coldplay, Green day -ceux qui en riront sont des gens prétentieux-…). Au milieu de tout ça, M.J est mort, abandonnant Paul Mc Cartney, désormais seul au rayon des légendes vivantes.

C’est donc sûr, elles grandiront, ces années 2000. Une décénnie de plus qu’on regrettera comme les autres, voire plus et à propos de laquelle on soupirera une énième fois que « c’était mieux avant ».