Il est des évènements sportifs qui ont une valeur particulière. Des évènements qui dépassent la compétition, le jeu, le résultat en lui-même. Des rendez-vous dont le parfum évoque bien plus qu’un simple match, éveillant presque nos sens à en devenir un repère dans le temps. C’est le cas de Roland-Garros. Prémices de l’été, transition vers les beaux jours, les examens pour certains, le relâchement pour d’autres ; autant de raisons de savourer le tennis au moins une fois par an. Mais il y’a d’autres raisons. Et d’autres occasions.
Parce qu’il est temps, en cette fin d’Open d’Australie, de s’apercevoir comme le sport peut être beau lorsqu’il est pratiqué par de vraies personnalités. Et de vanter des valeurs qui sont en perdition à une époque où le football ne jouit pas tout à fait de la même classe que le tennis, malgré sa popularité. Je m’explique.
Durant cette quinzaine australienne, le tennis a détonné, entre les interviews délurées de Jim Courier, le fair-play d’Andy Murray, le franc-parler de Tsonga et la classe de Federer…En bref, tout ce qu’on n’a pas l’habitude de voir dans notre sport national. Plutôt dérangeant, non ? Pourquoi, pourquoi le football, dont les émotions n’ont aucun égal, est incapable d’afficher le même esprit ? Il y’a de quoi se poser la question.
Car le tennis, ce sont ces accolades épuisées au filet, après 4h de jeu. Le sourire passé de Gustavo Kuerten, le mental de Rafael Nadal, l’humour de Novak Djokovic, le naturel de Gaël Monfils.
La phrase d’Andy Murray, tout à l’heure, après avoir perdu sa seconde finale en Grand Chelem face à Federer : « Je peux pleurer comme toi, mais c’est une honte, car je ne peux pas jouer comme toi ».
La réponse ironique de Federer à Jim Courier à la question « Comment faites-vous pour être au top physiquement ? ». « Ce n’est que du talent. C’est naturel chez moi, je n’ai jamais eu besoin de travailler. Vous croyiez quoi ?… ».
Cette ironie se démarque un temps soit peu des éternels 3 points évoqués par nos footballeurs. Alors certes, dans le tennis, il y’a aussi des moments moins reluisants. Il ne s’agit pas d’affirmer que ce sport est un conte pour enfants dans lequel règne l’amour et la fraternité. Mais il y’a tout de même une générosité différente de celle que l’on a l’habitude de voir sur les terrains de football. Et ça manque.
Cela est d’autant plus frustrant qu’il est difficile d’expliquer ce décalage. Les footballeurs n’ont même pas l’excuse de l’argent pour expliquer leur manque de spontanéité. Les têtes de série ne gagnent pas moins d'argent qu’eux. Car il s’agit bien de ça, au fond : que les footballeurs ne soient pas des gentlemen dans l’âme, à la limite…mais qu’ils sachent au moins sortir de leur pudeur hypocrite quand il s’agit d’évoquer une victoire, une défaite, un transfert, une blessure ou n’importe quel autre sujet, finalement.
Attendons l’été prochain, donc, où Roland-Garros ne sera que l’introduction de la plus prestigieuse des compétitions : la coupe du monde de football. Un évènement dont la magie sera, à coup sûr, nuancée par les langues de bois et autres simulations. Un cocktail bizarre de fougue et de retenue. Il faudra bien s'y faire. « Ca fait partie du jeu ».
Parce qu’il est temps, en cette fin d’Open d’Australie, de s’apercevoir comme le sport peut être beau lorsqu’il est pratiqué par de vraies personnalités. Et de vanter des valeurs qui sont en perdition à une époque où le football ne jouit pas tout à fait de la même classe que le tennis, malgré sa popularité. Je m’explique.
Durant cette quinzaine australienne, le tennis a détonné, entre les interviews délurées de Jim Courier, le fair-play d’Andy Murray, le franc-parler de Tsonga et la classe de Federer…En bref, tout ce qu’on n’a pas l’habitude de voir dans notre sport national. Plutôt dérangeant, non ? Pourquoi, pourquoi le football, dont les émotions n’ont aucun égal, est incapable d’afficher le même esprit ? Il y’a de quoi se poser la question.
Car le tennis, ce sont ces accolades épuisées au filet, après 4h de jeu. Le sourire passé de Gustavo Kuerten, le mental de Rafael Nadal, l’humour de Novak Djokovic, le naturel de Gaël Monfils.
La phrase d’Andy Murray, tout à l’heure, après avoir perdu sa seconde finale en Grand Chelem face à Federer : « Je peux pleurer comme toi, mais c’est une honte, car je ne peux pas jouer comme toi ».
La réponse ironique de Federer à Jim Courier à la question « Comment faites-vous pour être au top physiquement ? ». « Ce n’est que du talent. C’est naturel chez moi, je n’ai jamais eu besoin de travailler. Vous croyiez quoi ?… ».
Cette ironie se démarque un temps soit peu des éternels 3 points évoqués par nos footballeurs. Alors certes, dans le tennis, il y’a aussi des moments moins reluisants. Il ne s’agit pas d’affirmer que ce sport est un conte pour enfants dans lequel règne l’amour et la fraternité. Mais il y’a tout de même une générosité différente de celle que l’on a l’habitude de voir sur les terrains de football. Et ça manque.
Cela est d’autant plus frustrant qu’il est difficile d’expliquer ce décalage. Les footballeurs n’ont même pas l’excuse de l’argent pour expliquer leur manque de spontanéité. Les têtes de série ne gagnent pas moins d'argent qu’eux. Car il s’agit bien de ça, au fond : que les footballeurs ne soient pas des gentlemen dans l’âme, à la limite…mais qu’ils sachent au moins sortir de leur pudeur hypocrite quand il s’agit d’évoquer une victoire, une défaite, un transfert, une blessure ou n’importe quel autre sujet, finalement.
Attendons l’été prochain, donc, où Roland-Garros ne sera que l’introduction de la plus prestigieuse des compétitions : la coupe du monde de football. Un évènement dont la magie sera, à coup sûr, nuancée par les langues de bois et autres simulations. Un cocktail bizarre de fougue et de retenue. Il faudra bien s'y faire. « Ca fait partie du jeu ».